Discipliner la marginalité : le combat contre l’ébriété et la mendicité dans les rues des villes équatoriennes pendant la période progressiste (1883-1895)

  • Alexis Medina Pontificia Universidad Católica del Ecuador

Résumé

Cet article cherche à analyser les modalités et les motivations du combat des gouvernements progressistes contre la mendicité et l’ébriété en Équateur, notamment sous le mandat d’Antonio Flores (1888-1892). Pour les autorités, il s’agit de vider les rues des villes équatoriennes, et en particulier celles de la capitale, Quito, de leurs mendiants et de leurs ivrognes qui doivent désormais être internés de manières plus systématique dans les institutions de bienfaisance, l’Hospice et l’Asile d’aliénés de Quito ou la casa de temperancia de Cuenca. Pour justifier cette politique, les élites au pouvoir définissent l’ébriété et la mendicité comme des vices consubstantiels au peuple menaçant la société tout entière. La crainte des élites envers les sujets marginaux qui déambulent dans les rues est donc le résultat d’une méfiance vis-à-vis des secteurs populaires. En nous fondant sur les travaux de Foucault sur l’émergence d’une société panoptique à l’époque contemporaine, nous chercherons à éclairer le rôle des institutions de bienfaisance comme instruments à la fois de rédemption des exclus et de contrôle social et de l’espace public dans l’Équateur de la fin du XIXe siècle.

Mots-clés : Équateur – XIXe siècle – ébriété – mendicité – institutions de bienfaisance.

 

Este artículo busca analizar las modalidades y las motivaciones de la lucha de los gobiernos progresistas contra la mendicidad y la ebriedad en Ecuador, sobre todo en el mandato de Antonio Flores (1888-1892). Para las autoridades, el objetivo era vaciar las calles de las ciudades ecuatorianas, especialmente la capital, Quito, de sus mendigos y ebrios, que en lo sucesivo debían ser internados más sistemáticamente en las instituciones de beneficencia, el Hospicio y el Manicomio de Quito o la Casa de temperancia de Cuenca. Para justificar esta política, las élites en el poder definieron la ebriedad y la mendicidad como vicios consustanciales del pueblo que amenazan a la sociedad en su conjunto. El temor de las élites frente a los sujetos marginales que deambulaban por las calles era el resultado de una desconfianza hacia los sectores populares. Basándonos en los trabajos de Foucault sobe la emergencia de una sociedad panóptica en la época contemporánea, procuraremos esclarecer el papel de las instituciones de beneficencia a la vez como instrumentos de redención para los excluidos como de control social y del espacio público en el Ecuador del siglo XIX.

Palabras clave: Ecuador – siglo XIX – mendicidad – ebriedad – instituciones de beneficencia.

Publiée
2019-03-06