La letra con sangre entra. Pratiques métafictionnelles et intertextuelles dans le roman noir mexicain : renouvellement ou dégradation d’un genre ?
Résumé
L’article se propose d’étudier l’orientation métafictionnelle et intertextuelle du roman noir mexicain contemporain, à la lumière d’un roman d’Enrique Serna, El miedo a los animales (1995), afin de s’interroger sur le statut d’un texte qui, tout en s’inscrivant dans un genre censé se fonder sur la réalité objective, notamment à des fins de dénonciation, n’a de cesse de déformer cette même réalité par le prisme de la littérature. Après avoir posé la question de l’ancrage générique de El miedo a los animales, nous déterminerons dans quelle mesure le roman revendique, voire exhibe, sa littérarité, en faisant du « texte dans le texte » une pièce maîtresse de l’intrigue policière, tout en multipliant les effets d’auto-désignation. Finalement, nous verrons que le renvoi explicite aux Illusions perdues (1843) de Balzac, dans le sillage duquel se place Serna, constitue l’indice d’une filiation à même de révéler la charge contestataire caractéristique du roman noir.
Mots-clés : Mexique ; roman noir ; métafiction ; intertextualité ; Enrique Serna.
El artículo propone estudiar la dimensión metaficcional e intertextual de la novela negra mexicana contemporánea, basándose en una novela de Enrique Serna, El miedo a los animales (1995), con el fin de interrogarse sobre el estatus de un texto que, al inscribirse en un género fundado en la realidad objetiva, con fines de denuncia, no deja de deformar dicha realidad mediante el prisma de la literatura. Tras habernos interrogado sobre el arraigo genérico de El miedo a los animales, determinaremos en qué medida la novela reivindica e incluso exhibe su « literaridad », haciendo del « texto en el texto » una pieza clave de la intriga policíaca y multiplicando los efectos de autodesignación. Finalmente, veremos que la mención explícita a las Ilusiones perdidas (1843) de Balzac, en cuya continuidad se sitúa Serna, constituye el indicio de una filiación capaz de revelar el poder de contestación característico de la novela negra.
Palbras clave: México; novela negra; metaficción; intertextualidad; Enrique Serna.