«De cent façons différentes et même contradictoires»: le kaléidoscope magistro-discipulaire dans quelques fictions borgésiennes
Résumé
Très présente chez Borges, la question du savoir est indissociable des figures qui l’incarnent. Celui qui enseigne occupe une fonction structurante plus que morale ou exemplaire dans les contes de Borges où maîtres, enseignants, modèles, mentors, apparaissent moins pour inspirer ou influencer d’éventuels personnages de disciples que pour raconter l’histoire du savoir lui-même et de son incertitude consubstantielle. Face à un savoir insaisissable, crypté ou incertain, celui qui apprend (élève, apprenti, étudiant, disciple) est mis à rude épreuve. Maître comme disciple éprouvent le savoir dans tous les sens du terme, car ils le ressentent comme ils le subissent : le maître se retrouve parfois sans disciple ou le disciple cherche incessamment son maître ; ils sont parfois la même personne ; le savoir ne se donne jamais entièrement ou sa possession est insupportable ; apprendre, maîtriser, peut être une bénédiction ou un châtiment divin. Borges semble nous rappeler que les deux faces d’une même pièce sont liées et que s’il y a enseignement lumineux, il y a aussi – et surtout – apprentissage chaotique.
Mots-clés : Borges ; conte ; maîtres/disciples ; transmission ; savoir/pouvoir.
Muy presente en Borges, la cuestión del saber es indisociable de las figuras que lo encarnan. El que enseña desempeña un papel estructurante más que moral o ejemplar en los cuentos de Borges en los que maestros, docentes, modelos y mentores aparecen no tanto para inspirar o influenciar a eventuales personajes de discípulos como para contar la historia misma del saber y de su incertidumbre consustancial. Frente a un saber inasible, cifrado o incierto, el que aprende (alumno, aprendiz, estudiante o discípulo) debe recorrer un camino difícil: a veces el maestro no encuentra su discípulo o el discípulo busca incesantemente a su maestro; a veces son la misma persona; a veces el saber se revela sólo parcialmente, otras veces su posesión resulta insoportable; aprender, dominar un saber, puede ser una bendición o un castigo divino. Borges parece recordarnos que las dos caras de la moneda son inseparables y que si hay enseñanza luminosa, también –y sobre todo– hay aprendizaje caótico.
Palabras clave: Borges; cuento; maestro/discípulo; transmisión; saber/poder.