Les revendications environnementales des peuples indigènes en Équateur: une lutte locale à dimension globale

  • Diana Sarrade Cobos Université de Bordeaux – Études Romanes / CRIIA

Résumé

Le modèle de développement suivi par l’Etat équatorien a toujours reposé sur le mythe de la croissance et le caractère supposé inépuisable des ressources naturelles. La protection de l’environnement n’a jamais été une priorité dans l’élaboration de politiques économiques et sociales. Néanmoins, la Constitution adoptée en 2008 repose sur le principe indigène du sumak kawsay (bien vivre en quichua) et, pour la première fois dans le monde, un État assume pleinement sa responsabilité dans la sauvegarde de la nature en intégrant dans ce nouveau texte constitutionnel un concept inédit : les droits de la nature. Cette avancée est le fruit de la lutte des peuples indigènes pour le respect de la Pacha Mama. Très actives localement et internationalement, les communautés autochtones ont su promouvoir leurs revendications environnementales et leur cosmovision a aujourd’hui une résonance mondiale. La philosophie de vie du peuple sarayaku, fondée sur le principe de la « vie harmonieuse » trouve des échos dans la critique occidentale du développement dont le principal moteur est la croissance économique. Les réflexions menées par des économistes, des sociologues et des politologues occidentaux montrent en effet la nécessité d’alternatives à ce modèle. Le rapport de l’Homme au vivant apparaît comme l’enjeu majeur du changement de civilisation.

Mots-clés : Équateur ; revendications environnementales ; peuples indigènes ; bien vivre ; droits de la nature ; critique du développement.


El modelo de desarrollo seguido por el Estado ecuatoriano se ha basado siempre en el mito del crecimiento y en el carácter supuestamente inagotable de los recursos naturales. La protección del medio ambiente nunca ha sido una prioridad en el desarrollo de las políticas económicas y sociales. Sin embargo, la Constitución aprobada en 2008 se basa en el principio indígena del sumak kawsay (buen vivir en quichua) y, por primera vez en el mundo, un Estado asume plenamente su responsabilidad de salvaguardar la naturaleza al incorporar en este nuevo texto constitucional un concepto novedoso: los derechos de la naturaleza. Este avance es el fruto de la lucha de los pueblos indígenas por el respeto de la Pacha Mama. Muy activas a nivel local e internacional, las comunidades indígenas han podido promover sus reivindicaciones medioambientales y su cosmovisión tiene ahora resonancia mundial. La filosofía de vida del pueblo sarayaku, basada en el principio de la “vida armoniosa”, tiene ecos en la crítica occidental del desarrollo, cuyo principal motor es el crecimiento económico. Las reflexiones de economistas, sociólogos y politólogos occidentales muestran la necesidad de alternativas a este modelo. La relación del hombre con el mundo vivo parece ser el mayor reto del cambio de civilización.

Plabras clave: Ecuador; reivindicaciones ambientales; pueblos indígenas; buen vivir; derechos de la naturaleza; crítica del desarrollo.

Publiée
2021-05-27
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