Les textes ici regroupés correspondent aux communications présentées lors du Colloque “L’image parentale dans la littérature de langue espagnole”, organisé par le GRELPP à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, les 24 et 25 mars 2000.

Ce colloque est venu couronner le cycle des travaux que le GRELPP a menés depuis 1997 sur ce même thème, travaux qui ont fait l’objet d’une publication1.

En organisant ce colloque, le GRELPP se proposait de promouvoir – dans la logique de ses objectifs – une interprétation des œuvres littéraires de langue espagnole, suivant une grille de lecture principalement psychanalytique.

Le GRELPP tient, en effet, sa raison de l’idée que si la littérature a toujours maintenu des rapports étroits avec la philosophie et plus tard avec la psychanalyse, s’agissant de la littérature de langue espagnole, ces rapports sont particulièrement saillants. C’est sur cette idée que le

GRELPP fonde l’hypothèse qu’une lecture pluridisciplinaire des œuvres littéraires est de nature à ouvrir des voies nouvelles et fécondes pour la critique.

L’intérêt que la problématique de ce colloque a suscité chez de nombreux chercheurs de différentes spécialités de l’Hispanisme – ainsi que chez des psychanalystes – confirme, si besoin était, que cette hypothèse n’était pas vaine.

Les organisateurs ont reçu une quarantaine de propositions de communications, venant de France et d’ailleurs, dont seulement la moitié a pu être retenue. Ayant fait le choix d’avoir toutes les communications en séances plénières pour favoriser la continuité de la réflexion et l’approfondissement des débats, il convenait d’en limiter le nombre. Ce ne fut pas tâche aisée, car la quasi totalité des propositions entrait tout à fait dans la problématique du colloque. Que toutes celles et tous ceux dont les travaux n’ont pas été retenus veuillent bien nous en excuser.

Les textes ici publiés portent sur des écrits très divers quant au genre, au temps et à l’espace. Ces œuvres – théâtrales, romanesques ou poétiques – s’étalent du Moyen Âge à nos jours et concernent aussi bien des auteurs espagnols qu’hispano-américains. Une telle variété subsumée sous la problématique de l’image parentale pourrait surprendre. Il est vrai que l’entreprise était ambitieuse et pleine de risques. Mais le soin mis par les communicants à délimiter leur objet et la rigueur de leurs investigations ont eu raison de ces risques.

Ce qui se dégage, en effet, de l’ensemble des travaux est une suite de variations sur un même thème, celui de la quête de l’Autre, cette instance du Tiers Fondateur dont dépend la structuration du sujet parlant. Lorsque cette instance se dérobe ou qu’elle est frappée de nullité par la parole de celle à qui il incombe de la promouvoir, le moi s’en va à la dérive. C’est là une ligne de force que la teneur et la richesse des débats lors du colloque ont bien fait ressortir.

Les travaux de ces Actes sont une invite à poursuivre et à approfondir ce questionnement, tout en introduisant une lisibilité inédite de nombreuses œuvres littéraires où l’image parentale occupe une place de premier ordre. Au centre de l’image parentale surgit le père comme pivot incontournable. Car, comme le souligne Néstor A. Braustein :

On peut aller au-delà du père, oui, à condition de s’en servir. L’acharnement qu’implique l’aventure ne va pas sans risques. Nombreux sont ceux qui y échouent. Ce sont ceux-là qui tentent et qui fascinent le romancier. C’est le point commun entre la psychanalyse clinique et la phénoménologie du roman authentique, les variations autour du même thème, celui des différentes modalités de l’échec de la métaphore paternelle.1

S’il en est ainsi, la méthodologie d’analyse textuelle des travaux ici publiés constitue une lecture novatrice qui peut être féconde également dans d’autres espaces littéraires. L’éloquence des textes qu’elle rend visible offre à la réflexion philosophique et psychanalytique des matériaux à n’en pas douter utiles.

Amadeo López

1 Braustein Néstor A., in López Amadeo, La conscience malheureuse dans le roman hispano-américain contemporain. Littérature, Philosophie et Psychanalyse, L’Harmattan, Paris, 1994, “Postface”, p. 346.

1 López Amadeo (Éd.), L’image parentale dans la littérature de langue espagnole, GRELPP, Travaux et Recherches 1, Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-américaines, Publidix, Nanterre, 1er semestre 2000, 215 p.

Sommaire2A.png

Sommaire2B.png

Publiée: 2019-03-04

L'ensemble du numéro