La bande dessinée Paracuellos : entre mémoire individuelle et mémoire collective d’une enfance sous le franquisme

  • Pierre-Alain De Bois Laboratoire 3 LAM - Université d'Angers

Résumé

Le présent article propose une analyse de la série Paracuellos, le chef d’œuvre de l’auteur espagnol de bande dessinée Carlos Giménez, dans laquelle il retrace son enfance douloureuse passée dans les Foyers de l’Auxilio Social, l'assistance publique espagnole pendant le franquisme.Ecrit à partir de son expérience personnelle et de son vécu, Paracuellos est aussi un récit de mémoire dont les modalités d’écriture sont particulières.

Ainsi, nous montrerons que la série ne se lit peut-être pas comme une simple autobiographie individuelle, mais qu’elle participe de la récupération d’une histoire personnelle et plurielle à la fois, et plus largement d’une mémoire collective d’ « enfant de l’Auxilio Social ».

Enfin, l’analyse des suites, parues vingt ans après les premières publications, permettra de démontrer que la distance temporelle a sans doute entraîné une évolution des stratégies mémorielles chez l’auteur. Carlos Giménez semble en outre animé par de nouvelles préoccupations et assume une finalité différente, passant d’une écriture de la dénonciation à une écriture de la mémoire, qu'il souhaite aujourd’hui transmettre aux générations futures.

Mots-clés : Bande dessinée, autobiographie, dénonciation, Auxilio Social, mémoire du franquisme.

 

Este artículo propone un análisis de la serie Paracuellos, la obra maestra del autor de cómic español Carlos Giménez, en la que cuenta su infancia desgarradora en los Hogares de Auxilio Social, la asistencia pública española bajo el franquismo.

Escrito a partir de su experiencia personal y de sus propias vivencias, Paracuellos es también un relato de la memoria cuyas modalidades de escritura no dejan de ser peculiares. Por tanto, mostraremos que la serie no se lee como una simple autobiografía individual, sino que participa de la recuperación de una historia personal y plural a la vez, y más ampliamente de una memoria colectiva de «niño del Auxilio Social».

Por último, el análisis de las nuevas entregas, publicadas veinte años después de los primeros álbumes, permitirá demostrar que la distancia temporal habrá acarreado una evolución de las estrategias memoriales en el autor. Sus preocupaciones parecen haber cambiado, y Carlos Giménez asume un propósito diferente, pasando de una escritura de la denuncia a una escritura de la memoria, que hoy desea transmitir a las generaciones futuras.

Palabras-claves: Cómic, autobiografía, denuncia, Auxilio Social, memoria del franquismo

Publiée
2020-04-03