L’exil fondateur dans La Novela de mi vida (2002) de Leonardo Padura

  • Michèle Guicharnaud-Tollis Université de Pau et des Pays de l’Adour Laboratoire ALTER (« Arts/langages : Transitions et Relations »), EA 7504

Résumé

La novela de mi vida met en scène le rôle fondateur de l’exil incarné par deux expatriés dont les vies sont respectivement et constamment mises en regard : celle du poète José María Heredia dont l’Autobiographie fictive nous ramène à la vie culturelle et politique du XIXe siècle et celle du personnage Fernando Terry, professeur à l’université de La Havane exilé pendant dix-huit ans, de 1980 à 1998. Dans son entreprise de déconstruction/reconstruction identitaire – du Cubain ou de la nation –, Padura joue sans cesse sur ces relations ambiguës entre réalité historique du XIXe siècle et fiction romanesque et en recourant à l’humour, se livre à une démythification autant des Pères fondateurs de la nation que des inventeurs d’une tradition culturelle créole insulaire. Au travers de ses personnages, dans un long continuum entremêlant vérité et imaginaire, La novela de mi vida conduit à l’émergence d’un autre discours, sans doute moins héroïque, mais plus humain et, finalement, plus proche d’une réalité faite de vérités et de mensonges inventés.

Mots-clés : Cuba, roman ; autobiographie ; culture ; identité ; nation ; réalité ; XIXe-XXe siècle.


La novela de mi vida evidencia el papel fundador del exilio a través de dos personajes desterrados cuyas vidas se cotejan constantemente: la del poeta José María Heredia, cuya autobiografía ficticia nos remite a la reescritura de la vida del poeta en el contexto cultural y político cubano del siglo XIX, y la de Fernando Terry, profesor de la Universidad de La Habana, también exiliado durante dieciocho años, de 1980 a 1998. En su empresa de desconstrucción/reconstrucción de la identidad –del cubano o de la nación–, Padura juega constantemente entre la realidad histórica del siglo XIX y la ficción y, con humor, desmitifica tanto a los tradicionales padres fundadores de la nación como a los inventores de una tradición cultural criolla insular. A través de sus personajes, en un largo continuum de discursos histórico y ficticio, La novela de mi vida conduce a la emergencia de otro discurso, quizás menos heroico pero más humano y finalmente más cercano a una realidad hecha de verdades y mentiras inventadas.

Palabras clave: Cuba; novela; autobiografía; cultura; identidad; nación; realidad; siglos 19-20.

Publiée
2021-01-07